⏱ Temps de lecture estimé : 40 min.
Bonjour à tous, j’ai voulu écrire cet article pour raconter mon histoire d’entraîneur de handball. Le sport est un vecteur d’émotions, je le savais mais pas vraiment à quel point. J’ai pris en charge, pour une première expérience, un groupe de 13 filles que j’entraîne le lundi, le mercredi, le jeudi, puis le week-end pour le match. Je voulais d’abord remercier tous ceux qui m’ont permis de réaliser cette aventure d’une année, parce que oui, je serais parti l’an prochain. Vous allez voir pourquoi cette saison est exceptionnelle. J’ai pu rédiger tout au long de la saison, cet article, qui vous fera vivre ou (re)vivre nos émotions !
Nous sommes fin août, pendant la préparation de début de saison. Je demande alors à Basile (entraineur -13 F / -15 F / -17 F et SF, et salarié au club) de m’essayer à l’entraînement. J’assiste et dirige un entraînement de -13 où il y a quatre enfants. Je commence à mettre en place des exercices, des régulations techniques, etc … Puis, on me propose d’aller assister à celui des -15/-17 F un peu plus tard dans cette semaine de préparation. Pour moi, je me voyais plus entraîner des garçons que des filles. Lorsque je me suis rendu au gymnase et que l’on a divisé le terrain en deux, on échangeait souvent de côté pour apporter des modifications sur les exercices. Franchement, je ne le sentais pas du tout d’entraîner des filles (je ne sais pas pourquoi).
On vient de se mettre d’accord, j’aurais les -13 garçons cette année. Par contre, je ne voulais pas me retrouver « seul » avec quelqu’un que je ne connais pas, donc il m’a proposé de choisir entre -15 F et -15 G. J’ai pris le groupe 2 de -15 F (le premier était un peu trop haut pour une première année et les garçons s’entraînaient à Palaja, à côté de Carcassonne)
La première phase
Les premiers entraînements commencent, je me déplace au gymnase Charles Cros à pied le lundi, dès que j’ai fini les cours. Ensuite, le mercredi je vais à la Halle aux Sports après mes cours facultatifs, puis, le jeudi soir, encore à Charles Cros, j’attend une heure et demi dans le gymnase, car il y a avant nous les -15 G. Le lundi il y a que mon groupe au gymnase, le mercredi, on partage le terrain avec les -13 F, le jeudi, les deux -15 F s’entraînent ensemble.
On se présente tous, on raconte tous le plat qu’on aime, bon tout le monde a répondu les pâtes par timidité (ou les sushis) je pense. Le courant est vite passé dans toute l’équipe, tout le monde s’entend très bien. Quelques gros caractères que j’ai dû apaiser en début d’année, mais sinon, rien de grave. On arrivait à discuter et à rire tout en s’entraînant dur. J’ai aimé directement cet esprit qu’il y avait dans l’équipe.
25/09 : E.ARGELÈS-BANYULS – CARCASSONNE (19-13)
Pour le premier match, on se déplaçait assez loin, et j’avais décidé de faire un pique-nique sur la route pour que tout le monde puisse découvrir l’équipe et tout ça. J’avais un peu, en rentrant dans le gymnase, cette envie de remporter le match, une espèce de folie qui m’a prise. On commence l’échauffement (passes, tirs, exos …) puis vient le moment d’énoncer la tactique à suivre dans les vestiaires, et là quand on entre, silence de cathédrale, tout le monde avait l’air concentré pour cette première échéance.
Vient le moment de présenter Lucie, elle me suit sur les matchs pour m’aider sur le banc et assiste à quelques entraînements. Le match commence et on sent cette tension. Premier tiers-temps perdu -3, deuxième -2, et l’arbitrage n’était vraiment pas clair. Une arbitre était rentrée comme ça sur le terrain sans prévenir après le début du match et est partie avant la fin de la rencontre. Après plein d’erreurs, l’arbitre nous souriait quand il faisait semblant de ne pas voir.
De quoi bien nous énerver sur le banc, évidement, on perd au but en or le dernier tiers-temps sur une contre-attaque avec un pied qui se voit tous les jours. Bref, j’avais un sentiment d’injustice, mais je savais que cette équipe allait progresser, on avait vu de très belles choses pendant le match. Frustrées, mais sur le fond, un très beau match.
9/10 : SALEILLES – CARCASSONNE (13-17)
Après deux défaites en deux matchs, c’était l’occasion pour se relever. Je n’en ai pas mis un car je n’y étais pas exceptionnellement. En plus, à l’extérieur, on avait quand même notre petit public qui faisait du bruit. Comme d’habitude, même routine avant le match. Cette fois-ci c’est la dame de la table qui s’est levée de sa chaise et a traversé le terrain pour me dire que j’étais trop loin. C’était un peu l’hôpital qui se fout de la charité, mais bon, il y a des gens des fois, il faut pas chercher.
A chaque tiers-temps, je voyais petit à petit la victoire se dessiner, les filles étaient heureuses de voir qu’elles allaient gagner pour la première fois. On a perdu le dernier tiers-temps à cause d’un relâchement, mais il y avait eu tellement de hargne dans les deux premiers que l’on en fait abstraction, le but était juste de gagner et c’était fait. Je vous dis pas comment on a chanté dans le vestiaire après le match pour le debrief ! Les filles, les parents étaient contents, et moi aussi du coup ! L’ambiance était superbe !
23/10 : CARCASSONNE – FRONTIGNAN (12-44)
Pour ce dernier match de première phase, je savais que le match allait être très compliqué. Nous étions à Charles Cros, pour cette rencontre où l’on s’est échauffé dehors, car il y avait un match avant nous.
Les deux premiers TT ont été compliqués, il y avait une ou deux divisions d’écart entre les deux équipes. Cette première phase servait uniquement à répartir les équipes, donc, il valait mieux perdre ici et pouvoir gagner beaucoup en deuxième phase. Ce dernier TT était tout de même encourageant puisqu’on a réussi à les accrocher pendant les 15 minutes sur 18. C’est pas parce qu’on perd de beaucoup qu’il n’y a rien à en tirer, la aussi j’ai vu des belles choses, surtout techniquement. Les gardiennes se sont bien illustrées également.
Après ce match, je suis allé manger avec les filles et on a bien rigolé, on a raconté notre vie, c’est ça aussi une équipe, c’est sur le terrain mais aussi en dehors. Elles voulaient que je fasse mes études à Carcassonne ou à Toulouse pour continuer à les entraîner ! Malheureusement, c’était pas possible …
La deuxième phase
Dans cette deuxième phase, j’avais confiance en cette équipe et toutes les équipes étaient prenables. Je visais directement une participation aux phases finales de division 3 en fin de saison (1/4 / 1/2 / finale). Normalement il y avait une poule de 12 et 3 poules de 8 dans la région. Il y a eu un exempt dans la notre, puis une équipe qui s’est retirée. 4 matchs en moins sur une deuxième partie de saison, j’ai alors organisé des matchs amicaux pour que l’on puisse maintenir un rythme.
21/11 : CARCASSONNE – SALEILLES (13-13)
J’étais pas trop content, de me faire à l’idée qu’on allait jouer un dimanche matin. C’est compliqué, parce qu’on se lève et on joue directement. J’avais pourtant mis la musique dans le gymnase !
Nous gagnons les deux premiers TT +1 et +3, mais, de peu, il fallait pas se relâcher et je ne sais pas comment on a pris -4 au dernier TT. Cela nous a conduit au match nul (même si en points on en a pris un point de plus car on a gagné 2 TT et elles 1). J’étais déçu de l’équipe parce que je savais idéalement qu’on pouvait écraser ce match. On les avait déjà battues en première phase en plus. Encore un relâchement dans le troisième, mais bon, c’était notre point faible, il fallait le travailler. J’avais peur que certaines aient régressé.
AMICAL 4/12 : PAMIERS – CARCASSONNE (23-23)
Cet amical nous a beaucoup servi, on s’est déplacés et on a réussi à rivaliser contre l’équipe à battre du championnat pour la première phase. Les consignes étaient respectées, peu importe le résultat, le but était de travailler face à une bonne équipe. J’étais tellement dans mon match que j’ai dû regarder, trois fois, le panneau d’affichage qui se trouvait derrière moi. J’en croyais pas mes yeux, on avait gagné deux fois +1, les deux premiers TT.
Face à une très bonne gardienne au troisième TT, on a perdu -2 le dernier, donc match nul. Mais, en soi, pas de relâchement physique, donc j’étais très content, frustrant d’obtenir un match nul, mais les filles avaient réalisé de loin, leur meilleure performance depuis le début de l’année. Tout le monde était d’accord pour le dire.
Sur le retour, c’était un peu festif dans le minibus, on a mis musique et tout le monde chantait. C’était la première fois qu’on avait réussi à en avoir un !
11/12 : CARCASSONNE – E. VALLEE DU THORE-CASTRES (27-9)
J’avais motivé les troupes, on s’est échauffées dehors, à fond. La musique, pour booster tout le monde. Le premier tiers temps est un exploit en lui-même. On est arrivés à remonter un retard de 5 buts dès que j’ai posé le temps mort, et même à passer devant ! Pourtant, la première partie de période était une catastrophe. On va au but en or parce qu’on se fait rejoindre à la fin. Ce but en or est extrêmement long, les adversaires touchent le poteau, derrière contre-attaque et but ! On gagne déjà un premier point !
Derrière, notre défense à plat n’a rien laissé passer pendant deux périodes, les joueuses étaient toutes concentrées, motivées et les unes avec les autres. La défense était serrée, elle flottait. Les joueuses d’en face ce sont arrêté de jouer, et là, on a bien vu que je vivait le match sur le banc !
Les arrêts de nos gardiennes, les tirs pleine lucarne, les croisés ! Que du beau jeu pendant 54 minutes ! A la fin, tout le monde était ému et heureux par cette magnifique victoire ! J’ai même versé ma petite larme en entrant dans le vestiaire, tellement c’était beau. C’était un match réussi, et peut-être à l’heure où j’écris l’article, un tournant de la saison.
9/01 : CARCASSONNE – PAMIERS (24-17)
Le match est très accroché, le premier TT est gagné +1, le deuxième de la même manière, mais sur le but en or. On s’attendait à cela après notre performance au match amical, nous sommes des équipes du même niveau. Je sais pertinemment que c’est cette équipe avec Argelès qui va se battre contre nous pour l’accession en phase finale de D3.
Le troisième tiers-temps est différent, après avoir mené 6-1, les adversaires reviennent à -2, et c’est la qu’on a peur de perdre ce dernier tiers-temps. Avec les bons changements, j’ai pu relancer l’équipe et finir avec un avantage de +5. Ce match est très important pour le moral. Chaque match, l’équipe progresse et c’est beau à voir !
15/01 : E.ARGELÈS-BANYULS – CARCASSONNE (19-20)
A chaque fois on dit que c’était la meilleure victoire mais là, en terme de sensations, on était vraiment très très haut. On perdait -4 le premier tiers-temps et pour être honnête, je pensait qu’on allait vraiment passer une mauvaise heure. En plus, il y avait 3 absentes de notre côté. Rentrées aux vestiaires, je savais quoi leur dire et comment, on savait ce qu’il restait à faire. On arrive à avoir une bonne défense alignée et on remporte ce deuxième tiers-temps. Nous n’avions jamais connu ce schéma de remontée, mais là, c’était le moment.
On commence le troisième tiers-temps avec un peu d’avance, on se fait rejoindre, puis ça répond coup-sur-coup. On prend un peu d’écart, puis, à dix secondes de la fin de la partie je dis à Lucie : « poses le temps mort dès qu’on récupère », elle a hésité, mais elle m’a fait. A partir de là, plusieurs litiges se forment, l’arbitre refuse un but qu’il a clairement validé donc le score est de 19-19. Tout le monde était en fusion. Celle qui chronomètre (côte Argelès) dit « il reste une seconde alors qu’il en restait bel et bien trois ». L’arbitre confirme qu’il restait trois secondes.
La suite, la plupart des gens la connaissent : je dis à Louise de faire la passe haut et fort à Rose qui est à droite du terrain, comme ça l’autre arrière monte sur elle. Au dernier moment, je l’ai regardé dans les yeux et je lui ai fait un petit signe style « donne la à Maely ». Elle prend son ballon, elle va faire son duel, prise à la gorge, 3×2 min pour celle qui défend synonyme de disqualification. Et là l’arbitre montre le point de 7m. Je vous dis pas comment tout le monde stressait. J’envoie Clara pour le tirer, au final, exclue, elle cède sa place à Rose qui marque et nous fait gagner le match 20-19. On pleurait tous de joie mais que c’était beau !
13/02 : CASTELNAUDARY – CARCASSONNE (7-18)
C’est un dimanche matin, à 11 heures que se terminait la phase aller de la deuxième partie de cette saison. Nous avons eu l’expérience précédemment, que les dimanches matins ne nous réussissaient pas trop et c’était encore un peu le cas. Au classement, nous devions reprendre la première place au classement car nous avions un match en moins avant cette rencontre. L’objectif était de s’imposer par 3 tiers-temps à 0 pour « conserver » notre première place.
Le premier tiers-temps était très fermé avec peu de buts. Il y avait 3 à 2 pour Carcassonne après ce premier tiers-temps. L’objectif était réussi mais sans manière et avec peu d’envie. Les matchs du dimanche sont vraiment compliqués, notamment avec la fatigue. Cependant, le deuxième tiers-temps a été très bien réussi puisqu’il s’est soldé sur le score de 8 à 2. Comme habituellement, la défense alignée 0-6 marche très bien et nous permet de voir la victoire. Le troisième fut très compliqué, menées 2-0 après 5 minutes, des changements tactiques ont du intervenir, et ont été respectés. Cela nous a permis de remonter pour nous imposer 6-3 au dernier tiers-temps. Victoire dans la douleur, mais, victoire qui soulage.
Il faut retenir le bon esprit d’équipe dans les moments comme celui-ci, même si il faut le renforcer dans les moments un peu plus compliqués. L’objectif de la deuxième partie de saison sera de maintenir cette première place pour entrevoir, si possible, l’accession directe aux 1/2 finales.
12/03 : SALEILLES – CARCASSONNE (19-20)
Le but ce samedi, est de renouer avec le succès après un amical perdu de justesse contre Tarbes, mais c’est surtout sur l’attitude et la motivation des filles qu’il faut appuyer. Avec la montée des -13 F de Saleilles venues renforcer leur pauvre équipe de -15 F pour le match, je savais pertinemment que cette rencontre allait être tendue. Nous remportons le premier tiers-temps avec un but d’avance. Toute la saison nous tournons au diesel, le premier TT est très dur, puis l’équipe prend son envol généralement dans le deuxième tiers-temps.
Le deuxième a brillamment été gagné par trois buts d’écart, à la fin du 2e, trois joueuses évoluant sur le poste d’arrière sont blessées et je vois petit à petit le match nous échapper. De ce que je voyais, une personne allait voir le petit arbitre pour lui dire ce qu’il fallait siffler. Ce n’est pas de sa faute, mais comment gagner un match quand on nous blesse les joueuses gravement et que l’on prend des mauvais coups. En aucun cas c’est de sa faute, mais cela me révolte de voir que l’on subit une exclusion et un jet de 7m sur chaque action. En aucun cas nous ne pouvions gagner ce troisième TT, mais nous avons limité la casse et nous avons remonté un écart de 5 buts pour s’imposer 20-19 au forceps. Nous avons su contrer cette injustice. Les filles étaient remontées comme des pendules et j’ai vu une équipe de warriors. C’est ça notre équipe ! Au classement, malgré cette perte de point nous maintenons notre écart avec Argelès qui perd aussi un TT à Castelnaudary.
2/04 : E. CASTRES-VALLEE DU THORE – CARCASSONNE (9-37)
Suite à des perturbations météorologiques nous avons été contraints à rallonger notre trajet. La route que nous devions emprunter était verglacée. C’est dans la petite salle d’Aussillon et dans le froid que nous avons joué cette rencontre. Le match était clairement à sens unique, déjà au niveau du score, puis au niveau du jeu proposé. A la fin du premier tiers-temps, le score était déjà de 16 à 4. La victoire était importante, certes, mais il fallait gagner les trois tiers-temps pour empocher le maximum de points contre la dernière équipe de notre championnat.
Nous avons su dérouler dans les deux derniers tiers-temps et mis de l’application afin de s’adapter au mieux à l’adversaire. L’objectif était clair, dans les fins de tiers-temps, c’était le temps de faire de la rotation ou bien de commencer à mettre en place des tactiques pour la fin de saison. Cette victoire nous permet d’agrandir notre avantage aux avants-postes du championnat avec 5 points d’avance. A noter que la lutte pour la troisième place, nous permet d’être assuré de jouer les phases finales de juin. Maintenant, à nous de monter en puissance au fur et à mesure des matchs. Même après un match comme celui-ci, la satisfaction et la joie sont toujours présentes.
9/04 : PAMIERS – CARCASSONNE (8-18)
Bien diminués ce week-end par les absences, nous avons pour unique objectif, de prendre les 6 points sur 6 possibles afin de continuer à espérer une deuxième meilleure place parmi les 4 poules de la région pour pouvoir se qualifier directement en 1/2 finales. Les trois tiers-temps on été largement maitrisés en défense avec seulement 8 buts pris en 54 minutes. Le point qui pose problème c’est plus l’attaque. Les filles se mettent légèrement au niveau de leur adversaire et cela pose problème. Il y a eu beaucoup d’échec au tir : 1/14 ou même 1/8 c’est beaucoup trop faible.
Etant donné que les filles joueront l’an prochain en division 1, il est important qu’elles progressent et qu’elles gagnent avec la manière partout et non en s’adaptant à des équipes de division 3. C’est tout de même un ouf de soulagement, de ne pas avoir laissé passer le moindre point. Nous attendons au prochain match un très gros rendez-vous entre première et deuxième du championnat, même si nous avons pas mal d’avance.
23/04 : CARCASSONNE – E. ARGELES/BANYULS (24-19)
C’était le match pour la première place, le match important à gagner avant d’aborder les phases finales. Plus tôt dans la semaine, nous avions fait en sorte de réunir à l’occasion de cet événement, le maximum de personnes. L’objectif était d’avoir une belle ambiance et que les filles du club soient mobilisées pour le projet « Paris World Games ».
La gestion de ce match a été très importante puisqu’au début du match, ce n’est pas le 7 de départ le plus fort qui débute. J’ai voulu dans un premier temps mettre l’accent sur la défense afin d’étouffer l’adversaire. Le plan a bien fonctionné puisque le public poussait fort derrière les filles et lorsque les premiers remplacements ont été effectués, nous avons pris le large au score. Le premier tiers-temps se solde sur le score de 8 à 2. C’est à ce moment là que l’on se dit que l’on a fait progresser l’équipe. L’-es rotations sont compliquées sur un effectif de 14 joueuses, alors on ne peut pas jouer le même temps à tous les matchs. C’est bien d’avoir 14 joueuses grâce à la fraîcheur que cela apporte, mais compliqué en même temps car les temps de jeu peuvent fortement varier.
Le deuxième tiers-temps était un peu plus compliqué, mais il a été remporté puis nous nous sommes inclinés dans le troisième et nous avons perdu un point. Rien de grave car nous savions qu’atteindre les deux meilleures premières au ratio de points était impossible. Physiquement, les fins de matchs sont un peu plus compliquées, car nous avons trouvé comment bien commencer le match. Du fait de la débauche d’énergie, nous sommes un peu en manque d’intensité sur la fin de match. Quelle satisfaction de gagner un tel match face à son public ! Maintenant, nous avons un « match de gala » contre Castelnaudary avant d’entamer ces redoutables phases finales, le moment pour les filles d’écrire leur histoire.
21/05 : CARCASSONNE – CASTELNAUDARY (19-10)
Impactée par les absences, l’équipe s’est présentée face aux joueuses de Castelnaudary sans complexe. C’était l’occasion pour nous de voir si l’équipe arrivait à rivaliser et savoir s’il y avait des dépendances. Avec une chaleur impressionnante dans le gymnase, le match débute à 13h15. Petit à petit l’équipe marque un peu plus son territoire et j’arrive à faire tourner le collectif pour savoir si certaines joueuses pourrait en remplacer d’autres au cas où, pendant les phases finales. Le premier tiers-temps est largement remporté 7-3.
Le deuxième était un peu plus compliqué, l’attaque fonctionnait moins bien. A ce moment là du match, on retrouve moins d’efficacité face au but, puis de justesse technique dans les transmissions de balle, là faute à la fraicheur physique, puis au changement de postes de certaines. Malgré tout, le tiers-temps est remporté au but en or avec une défense solide depuis le début de la rencontre. A cet âge là, c’est la clé de la réussite. Quel soulagement de marquer dans ce but en or. Le score était de 5 à 4.
Le troisième tiers-temps était un mélange d’acharnement et de construction dans le jeu. On ne devait pas baisser les bras et laisser ce dernier tiers-temps à l’adversaire, signe de relâchement et de manque de hargne. J’ai pu mettre en place le croisé qui était assez compliqué, les filles s’en sont très bien sorti ! Il est remporté de nouveau 7-3. Chapeau à elles car ce n’était pas facile ! Les filles n’ont pas perdu en championnat cette saison, la série ne s’est donc pas arrêtée puisque le match a été remporté 19-10.
4/06 : CARCASSONNE – TARBES (9-17)
C’est le premier match de phases finales cette saison, nous sommes opposés à Tarbes, équipe déjà rencontrée en match amical. Ce sont les huitièmes de finale. L’ambiance dans le vestiaire était très différente selon les filles, l’émotion, la rage, voir le manque de concentration. J’ai opté pour un discours galvanisant de manière à remonter tout le monde, j’avais préparé à l’avance une vidéo avec un court message de chaque parent qui s’adressait aux filles. Ce moment était assez touchant.
Pour faire simple, nous n’avons pas gagné un seul des six tiers-temps de la journée (même pour le match des perdantes contre Montauban). Je me suis aperçu ici que les autres équipes avaient des deuxième année (2007) alors qu’ici nous n’avons que des première année (2008). Les filles n’avaient pas la rage de vaincre comme précédemment face à Argelès. Il n’y avait pas de construction, ni de vitesse dans le jeu. Les consignes n’étaient pas respectées, comme par exemple sur les prises d’intervalle ou l’endroit du tir. Ce match a été une désillusion collective car à aucun moment j’ai vu une équipe qui était soudée comme c’était le cas avant et il n’y avait aucune envie de se remobiliser.
J’étais donc impuissant quant au sort qui nous était réservé. L’arbitrage n’a fait qu’empirer les choses, que ce soit sur le premier ou le deuxième match. Certaines ce sont quand même illustré sur le premier match, mais on ne peut pas de se permettre de jouer avec 2 ou 3 joueuses sur 14. Que de regrets après cette défaite car la saison qui avait été réalisée jusqu’ici était impressionnante (invaincues sur la première phase, progrès, etc …).
Bilan de la saison
En début d’année, si on m’avait dit que je vivrais ces émotions avec ces filles, j’aurais signé directement. Les progrès des filles ont été incroyables cette année. Elle ne savaient pas faire une passe en début de saison et elles se retrouvent premières invaincues de leur poule sur la phase régulière. Au-delà de l’équipe, je voulais tester le coaching cette année pour découvrir une autre facette du handball après avoir été joueur et arbitre. C’est sans aucun doute que je renouvellerai l’expérience. Certes, ça n’a pas été facile durant toute la saison, certaines m’apprécient sûrement plus que d’autres mais cette aventure humaine a été incroyable. J’ai réussi à les faire progresser mais j’ai surtout réussi à créer une vraie équipe de guerrières, puis, une famille autour de ce collectif, qui je l’espère, perdurera dans le temps.
Je suis triste de quitter cette équipe parce que c’était un plaisir de venir à chaque entraînement, chaque match, chaque minute que l’on a passés ensemble. Je pense que ces moments seront gravés à jamais dans notre mémoire. Sûrement que l’an prochain les filles ne seront pas dans la même équipe car cette année a été une « exception » de faire les équipes par année. On sait très bien que chez les jeunes la politique sportive n’est jamais celle-ci. Bref, vous vous séparerais un jour de ce club, de vos copines pour faire votre vie mais cette saison fait partie de votre enfance, et j’espère que vous en garderai un bon souvenir (les restos, les mcdo, les matchs amicaux, le match à Montpellier …) Avec regret, je ne pourrais pas partir avec les filles aux Paris World Games parce que je travaille le mois de juillet. J’espère que cette expérience leur servira et je suis certain qu’elles se régaleront et qu’elles déchireront tout !
Je porte mon attention sur les parents. Merci à eux de nous avoir suivi (même quand c’était loin), d’avoir préparé les buvettes au dernier moment, d’avoir organisé mon anniversaire un mercredi d’entraînement, parce que c’était vraiment un moment inoubliable et aussi d’avoir encouragé les filles parce que je pense qu’elles en avaient besoin !
Je voulais remercier Lucie et Basile qui m’ont accompagné dans cette aventure extraordinaire !
Je tenais à remercier chaque fille pour cette année : Marion, Romane, Asma, Louise, Lou, Moira, Elina, Sanae, Mariam, Rose, Lana, Clara, Jeanne et Maely (notre capitaine). Je voulais vous souhaiter tout le bonheur pour la suite et je reviendrais vous voir l’an prochain quand je pourrais. On gardera toujours ce groupe pour discuter de toute manière. Mille merci pour cette année de ouf ! Je vous aime !
Matthis
Comments are closed